Pourquoi j’écris? Parce que, bien avant de savoir ce qu’était un mot, j’aimais déjà raconter des histoires. Des lettres sans espaces, des phrases murmurées à haute voix pour être comprises : c’est ainsi qu’est née mon écriture. Depuis, elle a pris bien des formes — contes, nouvelles, romans, récits de vie — mais toujours avec cette même envie : explorer l’humain et relier les êtres par les histoires.
L’écriture, toute écriture, reste une audace et un courage. Et représente un énorme travail.
Michèle Mailhot
J’ai commencé à écrire bien avant de comprendre ce que signifiait le mot mot. Je traçais des lettres à la suite les unes des autres, sans espace ni ponctuation, persuadée que c’était là la clef du mystère de l’écriture. Ma mère s’amusait à dire qu’il fallait me lire à haute voix pour espérer me comprendre. C’est sans doute parce qu’au fond, ce qui me fascinait déjà, ce n’était pas tant la langue que les histoires qu’elle permettait de raconter.
Enfant, je noircissais des pages entières d’aventures où se glissaient toujours une ou plusieurs touches de fantastique. Plus tard, à l’adolescence, je me suis essayée à la poésie — une brève période, intense mais éphémère.
Puis vinrent les contes, les nouvelles, les pièces radiophoniques — diffusées sur la Radio Suisse Romande —, les petits romans, puis les plus grands. J’ai mis en ligne mes textes les plus courts sur un premier site internet, fruit de longues heures de travail à une époque où créer un site n’était pas à la portée de tous. J’y avais même enregistré mes contes. Ce site a vécu une quinzaine d’années avant d’être effacé par des pirates malveillants. Une perte douloureuse… et peut-être, un jour, le point de départ d’une fiction.
Journaliste pendant de nombreuses années, j’ai aussi raconté les histoires des autres — des histoires vraies, profondément humaines. J’ai appris des gens, de toutes sortes de gens. Parce que ce que j’aime, c’est l’humain. Ce sont les humanités, les fragilités, les élans, les contradictions de chacun et chacune.
Aujourd’hui encore, mes personnages portent en eux une part d’universel. Même lorsque le surnaturel ou le merveilleux s’invite dans mes récits, ils restent, avant tout, des êtres humains. C’est sans doute ce qui me touche le plus : cette capacité des histoires à nous relier les uns aux autres.
Sylvie Guggenheim

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